Histoire des passages

Palais Royal • Les galeries de bois (gravure de 1828)

 

L’idée de constituer des galeries couvertes bordées d’échoppes est ancienne. Elle a pris des formes variées selon les civilisations (notamment les souks). A Paris, ce phénomène a pris un essor particulier dans le deuxième quart du XIXe siècle. Les galeries de bois du Palais-Royal, créées en 1786, sont considérées comme le prototype de ces passages.

Puis viennent les passages Feydeau (démoli en 1824), ceux du Caire et des Panoramas en 1799. Près de trente passages seront construits sous la Restauration et la Monarchie de Juillet. Des villes de province imitent ce phénomène (Bordeaux, Nantes etc.). Le passage piétonnier permet au passant de quitter les “embarras de Paris” avec ses risques, ses odeurs et son vacarme. Le passage est un lieu de lumière (éclairage zénithal), de rencontres (notamment galantes) et d’achats (grâce aux commerces), centrés sur la rive droite, là où la foule était nombreuse entre les grands boulevards, près des salles de spectacle.

Pour les promoteurs, ces allées couvertes étaient le moyen idéal pour rentabiliser les cours d’ilôts. Sous le Second Empire, la création des grands magasins avec leurs vastes espaces intérieurs provoquent une désaffection à l’égard des passages étroits avec leurs petites boutiques.

On assiste au cours du XXe siècle à une renaissance des passages : Iieux magiques qui inspirent écrivains (André Breton, Paul Morand, Walter Benjamin) et photographes (Atget, Marville, Doisneau), Iieux de tranquillité à I’abri de Ia circulation automobile.

Ces dernières années, des architectes réalisent de nouveaux passages, plus vastes, bien éclairés qui constituent une nouvelle génération des passages : Chemetov et Huidobro dans l’opération d’aménagement des Halles de Paris, Ricardo Bofill au marché Saint-Honoré et Philippe Prost à la Monnaie de Paris.

Ces exemples récents montrent que le passage reste une formule urbaine et architecturale d’avenir.